Le personnage principal ? Il est bien là, sur scène, dans un cadre ouvragé. Jeune, beau, rutilant de médailles dorées et de galons assortis.

Souriant de jeunesse et de bonne santé. Mais mort bien sûr, parce qu’en définitive les guerres se terminent toujours de la même façon.

C’est lourd un mort plein d’avenir, même auréolé de gloire posthume.

Autour de lui, les z’ôtres s’agitent. Ils vont, viennent, papillonnent et butinent. Certains rêvent de pouvoir et de richesse. D’autres assemblent des boulons en cadence, soudent des tôles qui se transformeront en canons ou en chars. Ils hurlent à en perdre la voix mais s’expriment encore, pantins absurdes d’une comédie qui finit par grincer.

Eux z’ôtres se trémoussent. Ils passent du pas de danse au pas de l’oie. Une gamine pleure et se tait. Un train s’ébranle. Deux coups de feu claquent dans une obscurité plus sombre encore que la nuit…